CD DU BICENTENAIRE DES SAPEURS-POMPIERS DE PARIS
(1811 2011)
Ce CD rassemble 18 pièces, forcément 18, emblématiques des valeurs et de l’histoire des sapeurs pompiers de Paris qui fêtent le bicentenaire de leur création ce 18 septembre 2011.
Au départ, un bal tragique auquel l'Empereur Napoléon et l’Impératrice échappent de peu, mais où périssent une douzaine de leurs proches. L’insuffisance du système de sécurité de l’époque persuade Napoléon Ier de réorganiser et de professionnaliser la lutte contre le feu à Paris.
Par décret impérial du 18 septembre 1811, il confie cette mission à un corps militaire, le Bataillon de sapeurs-pompiers de Paris.
À cette époque guerrière, en effet, seul le modèle militaire constituait un gage d'efficacité, d'où la décision de l'Empereur de militariser cette première unité de pompiers professionnels de France.
De ce passé, il reste un patrimoine militaire commun aux pompiers civils et aux pompiers de Paris : l’uniforme est le même, à la différence de la couleur des boutons, les galons et les grades sont les mêmes que ceux de l’armée, ainsi que le cérémonial (drapeau, garde, musique, commandement).
PRESENTATION DES 18 PIÈCES
C’est la marche militaire Sauver ou Périr qui met en musique la devise de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP).
La devise de tous les pompiers français est « Courage et dévouement ».
Le Chant des Partisans vient rappeler l’engagement des sapeurs-pompiers de Paris dans la résistance et qui furent les premiers à hisser le drapeau tricolore au sommet de la tour Eiffel lors de la libération de Paris.
La Marche du Gouverneur de Paris est une marche peu connue ; elle est un hommage à l’autorité militaire de Paris.
Le Gouverneur militaire de Paris assure la fonction de commandant d'armes de la garnison de Paris et représente les armées auprès des hautes instances de l'État. Il est aussi responsable, devant le Président de la République de l'organisation des grandes cérémonies nationales comme le défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Élysées.
Une Marseillaise s’impose ; elle est chantée par le chœur de la brigade a cappella avec 3 couplets.
La fille du régiment, La Madelon, Le caïd et Marche des Mousses font partie du répertoire patriotique traditionnel. La Musique de la brigade est régulièrement invitée à rendre les honneurs en musique lors de divers événements patriotiques.
Fanfare en France est une oeuvre pour batterie fanfare constituée par des instruments à son naturel (sans pistons). Elle fût la première formation musicale de la brigade.
Paris nous voilà est une chanson écrite par un pompier qui exprime la fierté d’en être et le dévouement à ses missions.
Claironnade est un hommage au clairon, l’instrument qui transmettait les ordres au sein de la brigade pour tous les moments de la journée : le lever, la soupe, le rassemblement, etc…
La brigade de sapeurs-pompiers de Paris est jumelée avec les pompiers de New York (New York City Fire), Amazing grace, traditionnel irlandais ponctue les hommages patriotiques américains et veut honorer ici les pompiers de New York et leurs morts du 11 septembre 2001.
L’on aimerait croire à l’indestructibilité des pompiers avec Les indestructibles, musique du film du même nom, issue du répertoire contemporain pour orchestre d’harmonie que la Musique de la brigade défend avec brio.
Sous le ciel de Paris, Lassus trombone et The second waltz sont un peu de légerté et une invitation aux bals des pompiers des 14 juillet auxquels les pompiers invitent les Français à danser à chaque fête nationale.
La Rosalie est clin d’œil humoristique et instructif tant sur les valeurs que sur l’univers des pompiers Cf. paroles et commentaires ci-dessous.
Enfin l’Oraison du pompier vient rappeler que ce n’est pas un « métier comme un autre », que chaque année des hommes meurent pour en sauver d’autres.
LES PAROLES DES CHANSONS « POMPIERS »
PARIS NOUS VOILÀ
Paris, nous voilà dans tes rues, si fiers,
Portés par les chemins de fer,
Issus des quatre coins de France entière,
Au feu, nous partirons si fiers.
Paris, nous voilà dans tes rues, ce soir,
Surpris pas tout ce désespoir,
Unis, nous irons jusqu’à notre gloire,
Gardant nos pères en mémoire.
Paris, voici tes serviteurs dévoués,
Si fiers, tes sapeurs pompiers.
Paris, nous voilà dans tes rues, en feu,
Brisant la frayeur dans nos yeux,
Défiant le destin des plus malheureux,
Sauver, demeure un vœu précieux.
Paris, nous voilà dans tes rues, en sang,
Même si, blessé, tu nous attends,
Tu sais quel sera notre dévouement,
Pour être là au bon moment.
Paris, voici tes serviteurs dévoués,
Si fiers, tes sapeurs-pompiers.
Paris, nous voilà dans tes rues, blessés,
Victimes du plus beau des métiers,
Il faut savoir se relever, discret,
Panser en silence ses plaies.
Paris, nous voilà dans tes rues, toujours,
Fidèles et sans aucun détour,
Foulant les pavés de tous tes faubourgs,
Seulement pour te porter secours.
Paris, voici tes serviteurs dévoués,
Si fiers, tes sapeurs-pompiers.
Parole et Musique : Jean-Philippe Bonnet
ROSALIE (1)
Calée dans la remise, la belle Rosalie
Ne fut jamais surprise de partir sans répit
Poussée par des gaillards, dans tous les coins de rues
Dressée sur les trottoirs des longues avenues.
Haubanez cette échelle qui s'étend vers le ciel
Pour porter sur son dos les fidèles à Casso (2)
Et toi la belle échelle qui s'entend vers le ciel
Emmène-les bien haut pour sauver comme Thibault (3)
Un jour, elle s'est éprise, d'un fourgon,
Rosalie Assurant l'eau promise à des soldats ravis
Pour servir ces gaillards, tous deux se sont unis
Sillonnant les boulevards pour sauver sans répit
Haubanez cette échelle qui s'étend vers le ciel
Pour porter sur son dos les fidèles à Casso
Et toi la belle échelle qui s'entend vers le ciel
Emmène-les bien haut pour sauver comme Thibaut
Emmenant les soldats, les valeureux sapeurs
Au plus près des combats, ils reçurent les honneurs
Ils eurent à leurs portières, les deux agrès (4) unis
L'insigne régimentaire des pompiers de Paris
Haubanez cette échelle qui s'étend vers le ciel
Pour porter sur son dos les fidèles à Casso
Et toi la belle échelle qui s'entend vers le ciel
Emmène-les bien haut pour sauver comme Thibault
La retraite a sonné pour le fourgon rouillé
Le voilà retapé dans un joli musée
La fière Rosalie la revoilà dressée
Pour de jeunes apprentis qui rêvent de sauver
Haubanez cette échelle qui s'étend vers le ciel
Pour porter sur son dos les fidèles à Casso
Et toi la belle échelle qui s'entend vers le ciel
Emmène-les bien haut pour sauver comme Thibault
Parole: Jean-Philippe Bonnet
Musique: Dominique Fiaudrin et Vincent Pages
(1) La « Rosalie » est le nom donné à la première échelle française opérationnelle pour un incendie. L’inventeur est Louis Gugumus, horloger et pompier en qualité d’officier volontaire à Nancy après la guerre de 1870. Les établissements Gugumus se sont développés dans les pompes à incendie et plus généralement dans la fourniture d'équipements pour les sapeurs-pompiers, dont cette fameuse échelle aérienne qui garde encore aujourd'hui le nom « d'échelle Gugumus » ou « Rosalie».
(2) Le général Casso a été le premier général commandant la brigade de sapeurs-pompiers de Paris en 1967. Le 1er mars 1967, le président de la République, le général De Gaulle, crée la brigade de sapeurs-pompiers de Paris ; le 1er avril 1967, le colonel Casso, commandeur de la Légion d'Honneur depuis 1965, est promu général de brigade et maintenu dans ses fonctions de commandant. Il a écrit ce texte qui est devenu l’Ethique des sapeurs-pompiers de Paris.
(3) Le Caporal Thibault (1836-1881) est un héros, figure emblématique du régiment de sapeurs-pompiers de Paris. Le 9 août 1868, au 134 rue Saint-Antoine, il a arraché aux flammes dix personnes au moyen d’une échelle à crochet au péril de sa propre vie.
Ces actes de courage répétés en un même lieu lui valurent d’être récompensé par la légion d’honneur qui lui fut remise par l’empereur Napoléon III au cours d’une prise d’armes au Fort de Vincennes, devant le front des troupes et ses camarades Sapeurs Pompiers.
La journée du 18 septembre consacrée au devoir de mémoire et au souvenir de tous ceux qui ont servi avec honneur et fidélité dans le Corps de Sapeurs Pompiers de Paris honore déformais cet homme.
(4) Chez les sapeurs-pompiers, un agrès est un véhicule d'intervention, avec son personnel et son matériel.
L'ORAISON DU POMPIER
Dans le silence du matin
Ma sirène prend le chemin
Où je croise le destin
De ceux qui me tendent la main
De ce sang que je retiens
Pour ouvrir des lendemains
S'enfuit le souffle des tiens
Dans l'oubli ou le chagrin
Mon dieu ma sirène résonne comme un pardon
Laisse-moi la peine de tenir une main
Ou d'affronter un souffle qui s'éteint
Dans mon casque de lumière
Je pourchasse la misère
Qui tapisse notre terre
Et nous transforme en poussière
Je suis là parmi les tiens
Aux confins de leur destin
Qu'ils soient voleurs ou païens
Qu'ils renaissent de mes mains
Mon Dieu sur mon torse scintille une croix d'or
Donne-moi la force de tenir une main
Ou d'affronter encore un regard qui s'éteint
Si mon âme doit s'envoler
Si la lumière tant aimée
Ne veut plus m'accompagner
Et devient obscurité
Si tu vois à mon chevet
Un sauveur s'agenouiller
Pour chasser ma destiné
Et ne jamais l'accepter
Mon Dieu dans son cœur s'allient peine et douleur
Epargne-lui la peur de me prendre la main
Et d'affronter en vain un regard qui s'éteint
Parole et Musique : Jean-Philippe Bonnet