Marche du 163ème régiment d’infanterie (1916)
Après avoir effectué son service militaire comme flûtiste dans une fanfare, Schmitt remporta le prix de Rome en 1900 avec sa Cantate Sémiramis. Lors de son séjour à la Villa Médicis, il côtoiera notamment André Caplet. En 1914 il est mobilisé dans le camp retranché de Toul. Il y écrira son Chant de guerre, sur un texte du poète lorrain Léon Tonnelier, pour ténor, chœur d’hommes et orchestre. L’œuvre sera créée au théâtre de Toul en février 1915, sous sa direction et devant les combattants au repos. Familier de l’orchestre d’harmonie, il avait déjà écrit Sélamik en 1906 pour ce type de formation, il mettra à profit ces années de guerres pour enrichir le répertoire. Les Dionysiaques destinées à « l’orchestre d’harmonie militaire » verront le jour dès 1914. En 1916 il dédiera cette marche à son régiment et en réalisera en 1918 une version pour piano à quatre mains.
Né à Blamont (Meurthe-et-Moselle) en 1870, Florent SCHMITT devait entrer en 1889 au Conservatoire de Paris où ses professeurs de composition allaient être Massenet (démissionnaire en 1896) puis Gabriel Fauré. S’il obtint en 1900, avec sa cantate Sémiramis, le Premier Grand Prix de Rome alors qu’il était presque parvenu à la limite d’âge, ce fut grâce à la majorité des membres de l’Académie des Beaux-Arts, toutes disciplines confondues, trois seulement des six musiciens – Massenet, Reyer et Saint-Saëns – lui ayant été favorables. Quatre ans plus tard, il faisait retentir, peu après la bataille de Pelléas, les accents grandioses et insolites du Psaume XLVI, sa partition la plus digne de survie avec le ballet et drame muet La Tragédie de Salomé, qualifié de génial par son dédicataire Igor Stravinsky. Symphoniste né, doté d’un sens aigu des familles instrumentales, Florent Schmitt se montra de bonne heure tout désigné pour aborder l’orchestre d’harmonie. Avec Roussel et Koechlin, il sera même l’un des trois Français contemporains de Debussy à avoir enrichi notablement son répertoire. Plus qu’une personnalité aux contours aisément reconnaissables, Florent Schmitt, tels Richard Strauss ou Chostakovitch, apparaît comme un tempérament capable de se mouvoir dans les registres les plus divers. Mais ses sujets favoris se dérouleront de préférence dans un décor oriental provoquant, pour reprendre un titre emprunté à Maurice Barrès « Du sang, de la volupté et de la mort ». Malgré son esprit d’ouverture dont témoignent ses critiques mordantes et lucides parues dans Le Temps, Florent Schmitt restera fidèle à son esthétique qui devait se stabiliser autour de la quarantaine et le rattache sans nul doute à Berlioz. Où il y a abondance, les inégalités abondent : pareil constat s’applique aux 138 opus de Florent Schmitt, échelonnés sur plus de soixante ans et qui abordent tous les domaines, excepté le théâtre lyrique proprement dit. Les deux derniers en date : la Deuxième Symphonie et la Messe en quatre parties auront vu le jour en 1958, année de la mort du compositeur survenue à Neuilly-sur-Seine.
Born in 1870 in Blamont (Meurthe et Moselle), Florent Schmitt entered the Paris Conservatory in 1889. His composition teachers were Massenet (resigning in 1896) then Gabriel Fauré. As he was nearly above the age limit, he got the First Big Award of Rome in 1900 with his Sémiramis cantata. It was thanks to a majority of Art School Academy members – every discipline mixed. Indeed, only 3 of 6 musicians Massenet, Reyer and Saint-Saëns, were favourable. Four years later, not long after the Pelléas battle, the imposing and unusual notes of the Psalm XLVI echoed. Qualified of brilliant by his dedicatee Igor Stravinsky, it was his most worthy of survival score with the ballet and silent drama La tragédie de Salomé. Born symphonist and gifted with a sharp sense of instrumental families, Florent Schmitt was early designated to tackle Harmony Orchestras. With Roussel and Koechlin, he was even to be one of the three French contemporary of Debussy’s people having conspicuously enriched his repertoire. With an easily recognisable nature, Florent Schmitt as Richard Strauss or Chostakovitch appears as a temper able to move in the most varied registers. His favourite subjects were preferably to take place in a provoking oriental decor which takes back the title borrowed to Maurice Barrès: “blood, voluptuousness and death”. Despite being open-minded as testify his biting and lucid critics published in the Time, Florent Schmitt was to stay faithful to his esthetic which was to stabilise around his forties. It bounds him without any doubt to Berlioz. Where there is abundance, inequalities spread: such an observation applies to the 138 opuses of Florent Schmitt, scaled on more than 60 years and that touch every field except the lyrical theatre. The last two: the Deuxième Symphonie and the Messe en quatre parties were to get born in 1958 during the year of the composer death, happening in Neuilly-sur-Seine.